Le tourisme fait face à la pire épreuve de son histoire moderne, alors même que c’est un des fleurons de l’économie française : son sauvetage est une priorité nationale.

Alors que la France reprend prudemment, progressivement, le chemin de l’activité économique, des pans entiers de notre économie restent paralysés, au premier rang desquels celui des professionnels du tourisme. La maladie Covid-19 nous empêche encore de reprendre ces habitudes. Nous voulons éviter le risque d’une deuxième vague qui ruinerait les efforts consentis par tous les Français pendant ces deux mois de confinement.

En attendant, le Gouvernement ne veut pas prendre le risque de laisser sinistré un secteur si important pour le pays. Le tourisme, l’événementiel sportif, culturel, ce sont près de 2 millions d’emplois directs et indirects en France. C’est près de 8 % de notre richesse nationale. C’est une place de leader mondial incontesté avec près de 90 millions de touristes étrangers l’an dernier.

C’est pourquoi nous avons annoncé aujourd’hui un plan de soutien exceptionnel au secteur du tourisme autour de deux grands axes :

  • permettre au secteur de tenir bon face à la crise actuelle en limitant les faillites et les licenciements
  • tracer des perspectives et préparer activement la réouverture des activités touristiques à court terme.

Nous dégageons des moyens financiers exceptionnels : plus de 18 milliards d’euros seront engagés. C’est sans précédent. C’est massif. C’est nécessaire.

  • Pour permettre au secteur de surmonter la crise :

Le Fonds de solidarité restera ouvert pour les entreprises du secteur hôtellerie, restauration, tourisme jusqu’à la fin de l’année 2020. Son accès sera élargi à des entreprises de plus grande taille, celles qui ont jusqu’à 20 salariés et jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’aide pourra aller jusqu’à 10 000 euros.

Les dispositifs de prêts au secteur hôtellerie, restauration, tourisme seront renforcés. Un prêt garanti État, que nous allons appeler le “prêt garanti État saison”, sera mis en place. Ses conditions seront plus favorables que celles du prêt garanti État classique, avec notamment un plafond qui pourra atteindre le chiffre d’affaires des 3 meilleurs mois de l’année précédente.

L’enveloppe des prêts tourisme de Bpifrance, qui sont plébiscités par le secteur, sera portée de 250 millions à 1 milliard d’euros.

Les banques se sont engagées à systématiquement proposer aux PME du secteur un report des mensualités de tout leur prêt sur 12 mois, et non pas simplement sur les 6 mois, comme aujourd’hui.

Les cotisations sociales patronales dues entre mars et juin seront exonérées pour les entreprises du secteur hôtellerie, restauration, tourisme. Et l’exonération sera prolongée tant que la fermeture durera. Mais pour aller plus loin, un crédit de cotisations de 20 % des salaires versés depuis février sera accordé aux entreprises pour accompagner la reprise d’activité. Ce crédit de cotisations, qui est une forme d’aide sans précédent, sera imputable sur l’ensemble des cotisations dues. Au total, ces allègements de cotisations représentent plus de 2 milliards d’euros d’aides directes au secteur.

  • Pour tracer des perspectives et préparer activement la réouverture des activités touristiques à court terme :

Sur le chômage partiel, les entreprises du secteur vont pouvoir continuer d’y recourir dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui, au moins jusqu’à la fin du mois de septembre 2020. Au-delà, le chômage partiel leur restera ouvert si les activités reprennent trop lentement, dans des conditions qui seront le cas échéant revues.

Un plan d’investissements en fonds propres de 1,3 milliard d’euros sera porté par la Caisse des Dépôts et par Bpifrance. Ce plan va générer des investissements privés, pour atteindre un chiffre global d’environ 7 milliards d’euros.

Pour soutenir la demande, nous allons doubler le plafond d’utilisation des tickets-restaurant à compter de la réouverture des restaurants et faire en sorte que les tickets-restaurant soient utilisables le week-end. Cela va permettre à tous les tickets-restaurant qui n’ont pas été utilisés pendant les mois de déconfinement d’être réinjecté dans l’économie de la restauration des cafés.

Ensuite, il faut nous focaliser sur la réouverture du secteur du tourisme.

Pour les cafés et restaurants, la date de réouverture sera fixée au cours de la semaine du 25 mai. Pour ceux qui sont dans les départements verts, une réouverture le 2 juin pourrait être envisagée si l’évolution de l’épidémie ne se dégrade pas et sous réserve que les mesures sanitaires qui sont recommandées par le Haut conseil de la santé publique soient parfaitement respectées.

S’agissant des vacances d’été, sous réserve de l’évolution de l’épidémie et de possibles restrictions très localisées, les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et d’août. Ils peuvent prendre leurs réservations. Les acteurs du tourisme et de l’hôtellerie se sont engagés à faire en sorte qu’ils soient intégralement remboursés dans l’hypothèse où l’évolution de l’épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances.

Je vous donne rendez-vous à la fin du mois de mai pour fixer les dates de réouverture et préparer la suite.

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